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pauvre verbe faire

Dès l'école primaire, on apprend à se défier d'un usage excessif du verbe faire, un peu vite qualifié de "pauvre" par nos maîtres. Beaucoup de professionnels de la communication écrite ou parlée oublient cette leçon à l'âge adulte, et reprennent à leur compte des formules comme "faire de l'essence" ou "refaire son retard" ou encore "refaire son handicap".  "Je peux vous faire une carte bleue ?" demandent même certains clients désireux de payer par carte de crédit*.

La Mission linguistique francophone note que cette négligence lexicale est actuellement en progression, et rappelle que certains emplois des verbes faire et refaire sont impropres, principalement parce qu'ils appauvrissent la langue et obscurcissent le sens.

Ainsi, on fait le plein d'essence, mais on ne "fait" pas de l'essence : on en fabrique si on est un industriel du pétrole, on en achète, on en prend ou on en cherche si on est un conducteur de véhicule à essence. Quant aux retards, on ne les "refait" pas non plus : on les rattrape, on les réduit, on les comble. Le handicap, lui, se surmonte.

* Faute apparue après 2010.

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