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Affichage des articles du mars, 2010

autant pour moi ? au temps pour moi ?

La forme sensée de l'expression en question est bien " autant pour moi ", et non " au temps pour moi ", comme certains le soutiennent. Initialement, " autant pour moi !" était une sorte d'interjection militaire, par laquelle un supérieur, reconnaissant une bévue devant ses subalternes - et initialement, une injustice - s'attribue fictivement, en signe de contrition et de bonne foi, le même quantum de sanction (autant de pompes, autant de jours de consigne, autant de kilos de patates à éplucher, autant de réprimandes) que celui qu'il infligerait à un subalterne pareillement pris en faute : " autant pour moi ". Contrairement à une rumeur qui va se propageant dans certains dictionnaires de difficultés du français, et jusque sur les bancs de l'Académie française, il ne s'agit nullement d'une affaire de temps (musical) en milieu militaire. Selon cette explication compliquée dont nul bidasse n'a le souvenir, l'h

potentialités et fonctionnalités

Selon l'adage sarcastique " pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ", des millions de francophones, désireux de passer pour hyper-compétents à coup d'hypertrophie incorrecte de mots corrects, se sont mis à nous parler des "potentialités" plutôt que du potentiel des choses, et de leurs "fonctionnalités" plutôt que de leurs fonctions (notamment dans le jargon informatique). Ils ont bien tort. Car si notre langue cède à ce travers, par souci de lui conserver sa cohérence nous ne devrons plus calculer par additions ni par soustractions mais par additionnalités et soustractionnalités ; et nous devrons nous interdire de commettre des crimes passionnels dans des tunnels : nous serons contraints de passer aux crimes de passionnalité dans des tunnalités. On voit combien cette mauvaise pente, d'un ridicule particulièrement raide, est casse-gueule. Le mieux est de cesser de s'y aventurer. Fonctions et potentiels suffiront, partout o

le ministre américain des Affaires étrangères

Une fois pour toutes : cet homme n'a jamais été "le Secrétaire d'état américain" (sic) mais le ministre américain des Affaires étrangères. Big difference. En sa qualité de Secretary of State , cet homme, John Kerry, fut statutairement le membre le plus éminent du gouvernement des États-Unis, exception faite du président et du vice-président. Néanmoins, il existe encore dans les pays francophones des cohortes de professeurs d'histoire contemporaine, de politologues, de journalistes et de lexicographes qui le dénomment " Secrétaire d'État ", en raison de la similitude d'apparence entre le groupe de mots Secretary of State et le groupe de mots secrétaire d'État . Bien entendu, ils sont imités sans discernement par ces encyclopédistes plein d'amateurisme qui régentent doctement la version française de Wikipédia en y propageant la majeure partie des bourdes ambiantes. Ces professionnels et amateurs francophones du commentaire politique