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Articles

Affichage des articles du juin, 2010

températures en hausse, cours de la bourse en baisse

" Les températures sont reparties à la baisse ". Voilà comment une préciosité de la langue des chroniqueurs boursiers apparue dans les années 1980 (" le cours du dollar est reparti à la hausse ") influe sur le climat actuel de la langue française. La Mission linguistique francophone émet un avis de tempête sur les justes locutions en baisse et en hausse dont le naufrage est en vue, noyées sous les torrents de " à la baisse ", " à la hausse ". Cette substitution fautive est issue de la vaine adjonction du verbe "repartir", causant le tic journalistique  "sont repartis à la hausse"  au lieu du simple " sont en hausse".  Comme si toute baisse et toute hausse avait une précédente baisse ou précédente hausse mémorable dont il fallait faire état pour ne pas oublier que ce qui grimpe avait chuté après avoir déjà grimpé, déjà chuté, etc. Le verbe "repartir" est ensuite sous-entendu, et il ne reste que ce

C navrant

La Mission Linguistique Francophone constate avec embarras l'obstination dans l'erreur des directeurs des programmes de France 5 - pourtant définie comme "la chaîne du savoir" du groupe audiovisuel public France Télévisions. Ces fonctionnaires du savoir se flattent d'intituler leurs émissions C à dire (au lieu de C'est-à-dire ) ou C à vous (au lieu de C'est à vous), comme si la liaison [obligatoire en français dans les locutions usuelles ou lexicalisées] n'existait pas. À cela, nos décideurs culturels éminents ajoutent une faute de phonétique, puisque la syllabe " C'est " doit se prononcer avec un son Ê comme dans cerf ou fête , et non avec un son É comme dans l'épellation de la lettre C. Laquelle lettre C, par ailleurs, est communément admise en français comme abréviation pudique de mots obscènes :''c..'' [con], ''c..'' [cul] et ''c..illes'' [couilles]. Apparemment, nul conseill

l'assistanat est le fait d'être assistant et non assisté

Depuis quelques mois, le Président de la République française Nicolas Sarkozy et son Premier Ministre communiquent en termes strictement identiques - et strictement impropres - sur " l'assistanat " (aux personnes en situation matérielle difficile). Il s'agit en réalité d' assistance . Le terme assistanat désigne la situation d'un assistant , d'un adjoint. Ainsi, l'assistant-réalisateur de cinéma espère que ses années d'assistanat (c'est-à-dire durant lesquelles il a fait fonction d' assistant et non d'assisté !) lui permettront de se voir confier un jour la réalisation de ses propres films. Mais une personne qui vole au secours d'une autre ne lui porte pas assistanat, elle lui porte assistance . Quelques ouvrages lexicographiques francophones [dont l'encyclopédie collaborative en ligne Wikipédia ] se sont hâtés de propager cette faute de français. Ils fournissent ainsi une caisse de résonance à une terminologie