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Articles

Affichage des articles du mars, 2011

les gens d'ici

Les médias de France nous bombardent de termes anglophone et de mauvaises traductions de l'anglais. C'est presque devenu leur activité première. Quand ce ne sont pas des termes anglais incrustés sans ménagement dans un message en français, ce sont des faux amis déversés sans prendre garde à leur tromperie. Ainsi assistons-nous dans de mauvaises traductions médiatiques à la multiplication des "locaux", non pas pour des pièces vides, mais au contraire pour ces foules que l'anglais appelle " the locals " : les personnes que l'on rencontre localement. En français, selon le contexte et le niveau de langue, the locals ce sont les gens d'ici , les autochtones , les indigènes , les aborigènes (s'ils sont là depuis les origines de l'humanité comme l'indique l'étymologie latine ab origines ), les gens du cru , les gens du coin ; éventuellement les montagnard, les insulaires, les villageois, les riverains ; et tout simplement les habitants

les publics et les personnels

La langue syndicale et celle du tourisme sont tombées tacitement d'accord pour imposer peu à peu dans le discours des pluriels vains. En France, plus un seul musée ne reçoit du public. Tous les musées reçoivent désormais des publics. L'habitude de morceler en un pluriel superflu un terme désignant un groupe composite est relativement récente dans le secteur du tourisme et de la culture, mais déjà ancienne dans le vocabulaire de l'entreprise. C'est peu après mai 1968 que les Directeurs du personnel se sont trouvés confrontés aux revendications des personnels. Sans doute parce que ce n'étaient pas les mêmes délégués du personnel qui défendaient les intérêts des cadres et ceux des ouvriers, des fraiseurs et des comptables, etc. Dans le cas de la culture et du tourisme, la justification avancée par les promoteurs de cette mode de l'accueil des publics est la suivante : les handicapés (pardon : " les personnes en situation de handicap ") n

guérillas et guérilleros

La presse francophone regorge de ce genre de titres : " La guérilla refuse de libérer les otages ". Or, ce n'est pas la guérilla qui refuse, ce sont les guérilleros . Ceux qui emploient guérilla au lieu de guérilleros diront qu'ils s'expriment par métonymie . C'est vrai, et c'est faux. C'est vrai car ils emploient le mot qui désigne une situation ou une action (la guérilla) pour évoquer ceux qui en sont les acteurs (les guérilleros). Mais c'est faux car il s'agit en fait - une fois encore - d'une bête erreur de traduction de l'anglais. Guérilla vient certes de l'espagnol guerrilla (petite guerre), et non de l'anglais. Mais il se trouve qu'en anglais, guerilleros se dit guerrillas . Des dépêches de presse anglophones mal traduites ont fait le reste : " The Guerrillas Surrender " ("Les guérilleros se rendent") a été traduit par " La guérilla se rend ". Les journalistes puis les politiciens

bonnet d'âne et "ferme célébrités"

Cette accorte chanteuse de variété arborant de gigantesques boucles d'oreille est là pour rappeler aux dirigeants de la chaîne de télévision TF1 que le complément de nom ne peut pas se construire en français par simple juxtaposition, comme il peut l'être en anglais. L'anglais earrings (littéralement oreilleanneaux , donc anneaux d'oreille ) ne désigne pas en français des " boucle oreilles " mais des boucles d 'oreilles . Et une " Ferme célébrités " [titre d'une émission de TF1], c'est quoi ? Un élevage d'ânes ? Non. C'est le fruit d'un lancinant travail de sape de la langue effectué par des dirigeants surpayés - si toutefois la maîtrise de leur propre langue reste un critère d'appréciation minimal de leur compétence et donc de leur rémunération - aux commandes d'un des plus puissants médias de la Francophonie. CLIQUEZ ICI POUR ACCEDER A LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE [MLF]