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Articles

Affichage des articles du février, 2012

si elle ne chante que le matin, c'est une manécanterie

Apparu voici moins de deux cents ans, le mot manécanterie (du latin mane cantare : chanter le matin) n'a jamais été bien vivace. Sa santé délicate et son sens obscur lui valent notre affection. Mais son peu d'utilité nous permet aussi de constater son agonie sans trop de chagrin. Qu'il s'éteigne en paix dans notre langue, au son matinal d'un chœur d'enfant à bouche fermée... POUR ACCÉDER À LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE , CLIQUEZ ICI

"se revendiquer de" n'est pas français

Les médias ressassent en boucle depuis peu [2012] cette ineptie linguistique : divers assassins " se revendiquent de " (sic) telle organisation terroriste. Les très nombreux commentateurs francophones (mais pour combien de temps encore ?) qui violent ainsi la syntaxe commettent un tout petit mais lancinant attentat contre la langue française. Avec une sidérante incompétence, ces professionnels de la communication semblent ignorer que les seules formulations correctes sont ici " se réclamer de ", ou " revendiquer son appartenance à ". Le méli-mélo " se revendiquer de (Daesh, notamment)" est une bourde comparable au fameux " ingénieur à Grenoble " de Coluche, au lieu d 'ingénieur agronome . En moins drôle. La Mission linguistique francophone rappelle aux professionnels et au grand public que le verbe revendiquer n'est jamais pronominal ; autrement dit, qu'il ne doit jamais s'employer précédé du pronom personne

la consultance : du conseil barbare

On trouve avec effroi le terme de " consultance " (sic) employé depuis quelques années déjà par certaines universités françaises (Lyon, Grenoble , Toulon, Pau) pour désigner en réalité l'activité de conseil [aux entreprises]. Ce néologisme " consultance " est un barbarisme sorti du sac à snobismes de quelques marchands de poudre aux yeux mercatique, et repris sans rire par un tout petit nombre de pédagogues impressionnables ou distraits. C'est au mieux le fruit d'un moment d'égarement, au pire de l'ignorance crasse en habits savants. La malformation de ce néologisme inutile est tellement criante qu'elle se passerait de commentaire. Nous allons quand même en faire deux. D'abord, il faudrait sérieusement s'alarmer du peu de vigilance lexicale de certains directeurs d'établissements d'enseignement supérieur. Les universités précitées ne sont pas les seules en cause. Il existe de belles grandes écoles, d'ac

la soudure ou le soudage ?

Que les mots soudure et " soudage " fassent double emploi est flagrant. L'un est correct, l'autre défectueux. On devine facilement lequel. Pour justifier l'usage du barbarisme " soudage ", certains arguent de sa présence dans certains dictionnaires. Certes, mais il ne leur échappera pas que, pour définir ce vilain " soudage " (sic), les rédacteurs du dictionnaire Larousse donnent étourdiment la définition suivante, qui est mot pour mot la définition de la soudure : " Opération consistant à réunir deux ou plusieurs parties constitutives d'un assemblage, de manière à assurer la continuité entre les parties à assembler, soit par chauffage, soit par intervention de pression, soit par l'un et l'autre, avec ou sans emploi d'un produit d'apport dont la température de fusion est du même ordre de grandeur que celle du matériau de base. " Le fait que des termes inutiles et malformés prospèrent dans les jargo