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Affichage des articles du avril, 2012

accord signé mais pronom désaccordé

Ce matin [NDE : début 2012], sur France Inter , le président francophone de la République française [NDE : Nicolas Sarkozy] a fait cette déclaration : " Nous, les pays qui ont signé ce traité... " Aucun de ses contradicteurs politiques ni aucun de ses interlocuteurs médiatiques n'a bronché. Par la plus haute autorité morale de leur pays, et dans le silence approbateur des relais d'opinion les plus écoutés, les Français se voient donc invités à ne plus accorder le pronom et le verbe. Sous l'impulsion de ces élites en délicatesse avec leur outil de travail premier (la langue française), la conjugaison du verbe avoir "évolue" de telle manière qu'on nous tient à peu près ce langage : " Nous ont signé, j'as signé, il avons signé, etc ." La Mission linguistique francophone n'analyse pas cette dérive grammaticale comme une "évolution" inhérente à toute langue vivante, mais comme une altération. Et pour ramener un discours

le singe il grimace

La Mission linguistique francophone  a constaté en France à partir de l'an 2000 un net accroissement de l'emploi fautif, par les adultes, du double sujet [nom+pronom] : " l'eau elle coule ", " le singe il grimace ". Cette construction était jusqu'à présent l'apanage des enfants (" le maître il a dit ") ; et on les reprenait (" le maître a di t "). Le double sujet était aussi utilisé pour railler une mauvaise maîtrise du français par des étrangers peu instruits (" la madame elle est partie "). Mais depuis peu, l'inutile accumulation du nom et du pronom est fréquente dans la bouche des Français adultes, jusqu'au sommet de l'État [NDE : article publié initialement en 2008] de ce beau pays qui, une fois encore, donne le mauvais exemple en matière de francophonie... Bien sûr, les journalistes et animateurs de médias audiovisuels suivent la même pente et propagent cette faute de syntaxe, comme si soudain