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Articles

Affichage des articles du avril, 2013

anacoluthe

" Anacoluthe !" est un insulte chère au Capitaine Haddock . C'est aussi un terme de linguistique désignant une acrobatie grammaticale hasardeuse : une rupture logique dans la construction de la phrase. Une anacoluthe fréquemment lue et entendue dans les médias consiste à rompre le lien logique entre le pronom et le nom, comme ici : " Le couple McCann et leurs trois enfants ". Puisque "le couple" est un terme singulier, c'est bien sûr " le couple McCann et ses trois enfants " qu'il faut dire. Si l'on veut exprimer un pluriel, alors il faudra préférer " les époux McCann et leurs trois enfants ". Dans " le couple et leurs trois enfants ", un pronom personnel pluriel est employé à tort pour renvoyer à un nom singulier. C'est une anacoluthe. Rappelons ici aux professionnels de la langue que les substantifs singuliers exigent en français un pronom singulier, même s'ils évoquent un ensemble d'éléme

concours d'architecture

La Mission linguistique francophone note une tendance persistante de la presse française à évoquer malencontreusement des " concours d'architectes " voire des "concours d'architecte", au singulier (concours dont l'issue serait donc sans surprise, puisque comprenant un seul concurrent !). La presse reprend ainsi une erreur souvent commise dans les services administratifs des collectivités qui lancent pourtant des concours d'architecture - et non d'architectes. Car en français, les concours et les compétitions sont qualifiés par la nature de la discipline ou de l'enjeu, et non par le type de participants. On parle d'une compétition d'athlétisme et non d'une compétition d'athlètes, d'un championnat de rugby et non d'un championnat de rugbymen, d'une partie de poker et non d'une partie de joueurs de poker. Des jeunes femmes légères et court vêtues participent à un concours de beauté et non à un concours de b

travaux publics et enseignement laïque

Le gouvernement français est-il laïc ? Non. En effet, il a choisi d'être un gouvernement laïque qui communique actuellement par voie d'affiches sur l'enseignement laïque (sic) de la morale. Quitte à promouvoir ainsi la désuétude de la distinction entre le masculin laïc et le féminin laïque , il va falloir s'attaquer maintenant à la forme masculine de l'adjectif public pour la faire disparaître à son tour. Et harmoniser l'orthographe officielle des travaux publiques , des établissements publiques , des amoureux qui se bécotent sur les bancs publiques , du secteur publique et des pouvoirs publiques avec celle de l' enseignement laïque . Sans cette précaution, le français médiatique et politique poursuivrait toujours plus avant son cheminement dans l'incohérence : pourquoi neutraliser laïc et pas public ? Si l'on en juge par l'irréprochable prospérité des adjectifs à désinence unique en -ique à tous les genres, renoncer totalement à l