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Articles

Affichage des articles du juin, 2014

les accidents de la RATP

Dans son Journal atrabilaire , Jean Clair a immortalisé les sévices que les annonces sonores de la RATP font quotidiennement subir à la langue française, directement dans les oreilles des millions d'usagers du métro parisien. Ces fautes sont tellement lourdes qu'elles font grimacer ou sourire certains voyageurs... Mais la plupart d'entre eux prennent au contraire les messages publics de la RATP pour modèles, supposant - bien à tort - que la direction de la communication de cette entreprise de service public met un point d'honneur à les formuler dans un français impeccable. On remarque que la RATP aime les circonlocutions, mais se prend facilement les pieds dans le tapis (roulant ?) de la syntaxe ou du style. Elle ne dit pas " suicide " ni " tentative de suicid e", elle dit " accident grave de voyageur ". On peut comprendre son souci de ne pas appeler un suicide par son nom afin de ne pas heurter les âmes sensibles. Mais on peut moin

demander à aller en pension

Sous le titre " Je veux aller en pension ",  paraît dans Le Parisien n°21624 un article qui débute ainsi : " Les notes du trimestre sont catastrophiques et tout à coup, votre ado vous demande d'aller en pension." La journaliste a confondu la directive donnée à autrui de faire quelque chose (je te demande de le faire) avec la volonté de faire quelque chose soi-même (je demander à le faire). Et ainsi nous raconte-t-on par mégarde l'histoire d'un adolescent qui demande à ses parents de partir à sa place en pension. Sans doute pour lui laisser les coudées franches près du radiateur au fond de la classe... et couper court à leurs remarques sur sa mauvaise maîtrise du français, accompagnées peut-être de cette moquerie : " continue à baragouiner comme ça et tu deviendras journaliste ". CLIQUEZ ICI POUR ACCEDER AU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE [M•L•F•] 

employabilité : aptitude à l'emploi

La critique du terme employabilité nous donne l'occasion de rappeler l'observation extrêmement judicieuse de la physicienne et lexicographe Colette Galeron : " L'anglais est une langue du mot, le français une langue de la phrase ". Pour jauger l' aptitude à l'emploi (alias " employability "), ce dont le français a besoin n'est pas forcément un néologisme pesamment construit à l'imitation de l'anglais, mais une idée exprimée avec humanité en joignant naturellement quelque mots simples, inusables et justes. Surtout lorsque l'alliance équilibrée de mots justes ( aptitude à l'emploi - six syllabes) ne coûte pas une syllabe de plus que le façonnage d'un néologisme patibulaire ( employabilité - six syllabes aussi). POUR ACCEDER A LA PAGE D'ACCUEIL DU SITE DE LA MISSION LINGUISTIQUE FRANCOPHONE, CLIQUEZ ICI