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sortir de l'impôt

Dans un français de très bas étage qui lui semble convenable, un inspecteur des finances jargonne à l'oreille d'un ministre, voire d'un Premier ministre, et la langue tout entière est contaminée par une ineptie de plus.

Tel est le statut de l'expression "sortir de l'impôt". Car l'impôt n'est pas un lieu ni même une condition. On ne saurait donc en "sortir" et moins encore en être sorti par la loi. En français, on est exonéré ou dispensé de payer des impôts, on échappe à l'imposition. On est ainsi sorti du pétrin, mais on n'est pas "sorti de l'impôt" (sic).

Reprise sans guillemets ni distance par toute la presse écrite, parlée et audiovisuelle de France et de Navarre, une telle impropriété de terme, une telle négligence d'expression contamine la langue vivante en quelques heures. Tout laisse craindre qu'elle y laissera une cicatrice disgracieuse, comme l'a déjà fait l'emploi trivial du même verbe sortir dans le commentaire sportif : "Chose a sorti Machin en quarts". Traduction : "Chose a éliminé Machin en quart de finale", "Chose a vaincu Machin", "Chose l'a emporté sur Machin".

La trivialité de l'emploi du verbe sortir comme synonyme de vaincre échappe aux commentateurs sportifs. La disqualification du verbe sortir comme synonyme d'être exonéré de  échappe manifestement aux hauts fonctionnaires du ministère de l'économie et des finances autant qu'aux rédacteurs des discours ministériels, pourtant tous sortis des plus grandes écoles...

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