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Affichage des articles du février, 2015

assistance et assistanat

Depuis quelques mois [NDE : cet article a été initialement publié en juin 2008], le Président de la République française Nicolas S. et son Premier Ministre communiquent en termes strictement identiques, et strictement impropres, sur " l'assistanat " (aux personnes en situation matérielle difficile). Il s'agit en réalité d' assistance . Le terme assistanat désigne la situation d'un assistant , d'un adjoint. Ainsi, l'assistant-réalisateur de cinéma espère que ses années d'assistanat (c'est-à-dire durant lesquelles il a fait fonction d' assistant et non d'assisté !) lui permettront de se voir confier un jour la réalisation de ses propres films. Mais une personne qui vole au secours d'une autre ne lui porte pas assistanat, elle lui porte assistance . Quelques ouvrages lexicographiques francophones [dont l'encyclopédie collaborative en ligne Wikipédia ] se sont hâtés de propager cette faute de français. Ils fournissent ainsi

abrutir et être abruti

Dans le français contemporain, le verbe abrutir et le verbe caillasser connaissent des sorts diamétralement opposés. Caillasser est un verbe argotique qui s'impose depuis quelques années dans la langue médiatique comme un verbe correct, digne d'être employé sans guillemets ni précautions oratoires, au sens de lapider ou de jeter des cailloux . Inversement, le verbe abrutir est perçu à tort comme insultant. Notamment dans sa forme passive, par confusion avec l'emploi substantif de son participe passé, un abruti, qui n'est pas le sens premier mais second. Être abruti de fatigue, être abruti de douleur, abruti par le bruit, ou abruti par le soleil [ Albert Camus in L'Étranger ], cela ne fait pas de vous un abruti . Être abruti est un état provisoire de diminution ou de ralentissement des facultés cognitives. Être un abruti est un état supposé permanent de privation de toute vivacité intellectuelle. Si l'on se reconnaît parfois diminué par la fati