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Articles

Affichage des articles du novembre, 2015

s'égarer en politique

Un député français a déclaré, à propos d'un adversaire politique, ex-ministre de l'éducation nationale et ancien professeur de philosophie : " c'est un philosophe égaré en politique ". Cette attaque (car c'en est une dans l'esprit du locuteur) sent bon le compliment involontaire. Elle sent aussi l'inculture linguistique, politique et philosophique. Car la politique est une branche de la philosophie ; comme le sont la logique, la morale, l'esthétique, l'épistémologie, etc. Tout philosophe est donc chez lui en politique, et non " égaré " là. On aimerait que les politiciens se souviennent que leur activité ne se définit ni comme l'exercice du pouvoir sur autrui, ni comme l'art du pugilat verbal, ni comme la mise en scène de soi-même sous des titres avantageux, mais effectivement comme la philosophie en action dans la société pour le bien de tous.

louer solidaire

Cherchant à concurrencer les sites de location de particulier à particulier, la mairie de Paris a créé un service municipal spécifique (1). Personne n'a été en mesure de lui trouver un nom en vrai français. La première magistrate de la ville semble avoir jugé préférable d'accélérer l'effondrement de la syntaxe et du vocabulaire en choisissant la dénomination " louez solidaire ", qui viole durablement la grammaire du français. La Fondation Abbé Pierre tombe dans le même travers, sans davantage d'égards pour ce trésor premier des humbles : la langue qu'ils parlent sans bourse délier. On apprend pourtant dès l'école primaire que les verbes (ici le verbe louer à l'impératif) sont qualifiés non par des adjectifs (ici solidaire ) mais par des adverbes. En français, on participe activement , on donne généreusement , on informe charitablement et on agit solidairement . La Mission linguistique francophone invite donc les propriétaires parisiens à